mercredi 31 janvier 2018

lettre à un ami philosophe




                 Cher Hévèl,


une seule chose est nécessaire aujourd'hui, et puisque vous m'avez invité à le faire je vous partage mes états d'âme en ce jour d'automne, où il y a encore des vents qui agitent les arbres et surtout le grand tilleul devant la maison, celui qui fait un bruit de mer. Vous m'avez dit qu'une seule chose comptait, c'est d'aller vers soi-même, de suivre ce fil qui nous mène, non vers une compréhension de nous-même mais vers une déconstruction. Se voir comme une image de kaléidoscope, mouvante, énigmatique. La compréhension, ce n'est pas nous qui la faisons, elle se fait à notre insu, en ces jours de traverse où le chaos semble l'emporter, on est comme ces feuilles volant au vent d'automne et qui se rassemblent en tas éphémères, qui se font et se défont, mais tout n'est que pâture de vent n'est-ce pas! Un désespoir sans fond nous étreint parfois, quand il faut se résoudre au non-sens de la vie, que la peur nous déchire tant qu'elle pourrait nous ouvrir en deux! ou le désir! On veut la vie parce qu'elle nous veut, bien sûr! mais ce passé qui pèse sur nos épaules, comment le déposer alors qu'il nous constitue? Ces êtres du passé vivent en nous, disiez vous, nos différents êtres qu'on a laissés au bord de la route, il y a un moment où on les regarde avec tendresse, sans les juger. Mon cher Hévèl comme vous le voyez je ne suis pas encore proche de la béatitude mais j'y oeuvre un peu! mes échanges avec vous m'y aident, et il y a aussi ce monde que vous portez lorsque vous parlez, lorsque vous écoutez et qui ouvre des portes, des horizons encore ignorés. Le chemin est peut-être long et laborieux mais il n'est pas vain, il est en lui même source de joie et  il me tarde de reprendre nos promenades le long de la Loire!

                   Estourelle


PS: ce mois fut long et triste et l'écriture aussi m'a désertée, mais je vais reprendre les haïkus, ces fleurs de neige qui volent dans les nuages et qui vont où le vent les mène...cette poésie de l'instant, cette poésie de la brume qui dit si bien la relativité du temps...le désir vain...l'avenir incertain... 
                          

                     



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